
En rentrant ce soir, j’ai croisé mon gardien d’immeuble qui m’a annoncé que le malfrat avait fait d’autres victimes (ce qui m’arrange plutôt) : une femme a déclaré qu’on lui avait volé la housse de sa moto, et un homme directement sa moto, une grosse moto taxi pour laquelle il n’est pas assuré contre le vol (donc perte sèche).
Il m’a dit qu’il avait fait un rapport qu’il avait fait remonter d’urgence à la direction, et qu’il y aurait une réunion dans le hall de l’immeuble avec l’adjointe au maire chargée de l’habitat. Il est question de remettre en fonction les caméras de surveillance, parce qu’elles existent, mais ne sont pas branchées (c’est vraiment malin), et le gardien m’a dit que si la police nationale était débordée, ils feraient faire des rondes à la police municipale. Un voisin a déclaré qu’ils les entendaient la nuit vers 4 h du matin.
Je me voyais déjà organiser des rondes et prendre sur le fait le bachibouzouk qui a fait cela à ma voiture; mais le gardien m’a dit que si je les prenais sur le fait ils pourraient s’en prendre à moi, avec un outil, il me manquerait plus que je me prenne en plus du reste un coup de clé à molette sur la tête. Moi, je me voyais plutôt secouer comme un prunier le délinquant en lui hurlant dessus, en lui disant que ce n’était pas bien ce qu’il avait fait… mais ce n’était peut être pas le bon scénario.
Alors que les magistrats refusent toujours la liberté à Jacqueline Sauvage qui avait fini par tuer son mari violent, en considérant qu’elle avait d’autres solutions que de le tuer, et qu’il fallait qu’elle reconnaisse la préméditation, moi je me suis fait agresser aujourd’hui dans le métro, verbalement, certes, mais c’est toujours désagréable.
En fait, j’étais assise sur un strapontin, et à une station, du monde est entré. J’ai vérifié en regardant au niveau des jambes, s’il y avait trop de monde, or, voilà qu’un « autre bachibouzouk mal embouché » m’a choisi pour cible en me disant :
–« cela ne vous dérange pas que les gens soient serrés et ne peuvent pas monter dans le métro ? », en enchaînant en montrant la pancarte sur le mur « si vous savez lire, c’est noté ici ! » (il est drôle, j’avais justement un livre dans la main,donc je devais savoir lire).
Je lui ai répondu : « je suis désolée Monsieur, je suis fatiguée, j’ai une leucémie, je suis invalide ». Alors, le Monsieur qui sait tout a dit toujours avec la même acrimonie « alors, c’est sur ces sièges-là qu’il faut que vous soyez ! ». Je lui ai répondu : « je n’ai pas la carte d’invalidité, on me la refusée », et j’ai ajouté : « alors vous êtes content ? ». Il m’a dit « oui » et s’est retourné, personne d’autre n’a soufflé mot.
J’ai continué à lire et à la station suivante, comme des gens encore sont montés, je me suis levée pour laisser davantage de place. Le type est sorti à la même station de métro que moi : je l’ai vu mettre des écouteurs sur ses oreilles, je me suis dit, j’espère que la musique va le calmer, elle adoucit les moeurs, paraît-il.
Dire que les psychologues prétendent que ce sont les gens qui agressent qui ont des problèmes, je le lui aurais bien dit, je l’aurais bien traité de « connard’, en soulignant qu’il était « mal baisé » (comme les hommes savent si bien le faire concernant les femmes, ramenant tout au sexe et à leur virilité).
Il avait eu certainement une mauvaise journée, mais qui était-il pour se permettre d’agresser en plus quelqu’un sans savoir sa situation ? Il m’aurait dit gentiment : « je crois qu’il faudrait vous lever, il commence à y avoir du monde »… mais non, l’acariâtre a voulu s’attaquer à une pauvre faible femme sans défense et moi, j’ai fait une levée de bouclier, je me suis servie de mon cancer comme protection, mon sabre laser comme dans Star Wars. Et l’autre ne l’a pas ramené ! pauvre type !
Certes, je suis malade, certes, je pourrais ou devrais rester chez moi, roulée en boule, mais j’ai aussi le droit de vivre et d’exister, de faire comme si tout allait bien !
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