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Je remercie les personnes qui ont envoyé de bonnes ondes, car même si l’avocat avait essayé de me faire imaginer un scénario catastrophe, j’ai eu la confirmation par la Cour d’Appel que l’audience avait été renvoyée au mois de mai.
J’aime mieux vous dire que la justice française par certains côtés n’a pas atteint le siècle des lumières, elle en est plutôt restée à l’ère du néandertal, et dans « néandertal », il y a le mot « néant » !
Elle considère en pénal que les parties civiles, donc les victimes, n’ont pas à intervenir lors des débats pour permettre que ceux ci aient lieu dans la sérénité.
Donc les parties civiles doivent se la boucler et souffrir en silence, alors que pour quiconque a quelques rudiments de psychologie (et les magistrats en sont loin, à ce qu’il me semble), l’important pour les victimes est de parler, de raconter les faits, et donc leurs souffrances. C’est salvateur pour elles !
Or, pour les magistrats, qu’importe ce qu’il advient des victimes : qu’elles souffrent, qu’elles mettent fin à leurs jours peu importe, eux, ils sont là pour prononcer condamnations ou acquittements, donc s’intéressent uniquement aux mis en cause. Et quand la partie civile fait montre de trop d’opiniâtreté, surtout comme pour moi, dans une juridiction où l’employeur est roi, une divinité, des gens fatalement bien en costume et cravates (pourtant faisant par ailleurs l’objet de condamnations pour fraude fiscale, mais qu’importe !), on la roule dans la boue, en interprétant de façon fallacieuse des éléments de dossier, pour finalement renverser la vapeur et dire que c’est elle qui est fautive. Dans mon cas, on a utilisé des espèces de médecins de la mort, prétendu « experts judiciaires », qui ont raconté n’importe quoi, partant de ma vie privée, de ma scolarité, m’inventant une maladie pré-existante qui n’a jamais existé (donc n’est pas prouvée).
J’ai appris récemment qu’il y avait un nom qui caractérise ce phénomène quand la victime pour chercher à faire valoir son préjudice se heurte au système social mis en place, on parle alors de « victimisation secondaire » :
• En 1993, Frema Engel, auteure, conférencière et consultante,
présente la victimisation secondaire et réfère aux :
« (…) conséquences indirectes du crime et, plus particulièrement, à
la douleur et aux blessures psychologiques infligées aux victimes par
l’entourage et par les institutions judiciaires et sociales. Ces blessures
résultent du manque de soutien auquel s’attend la victime de la part
de ses proches, de la communauté, de la société en général. »4
(extrait de ce document)
Comment un jugement peut être être rendu sans prendre en compte réellement du préjudice de la victime qui a droit à indemnisation ?
La seule façon pour ces victimes d’avoir leurs causes exposées, c’est par voie d’un avocat pour qui l’important c’est de se faire du fric, car ces professionnels ont une haute idée de leur métier et considèrent qu’ils doivent gagner beaucoup d’argent, pour leurs standings.
Quand la victime n’a pas beaucoup d’argent à consacrer à sa défense, car cela représente des sommes colossales, à 260 euros HT minimum l’heure, vous avez droit à la portion congrue. Donc les avocats minimisent, et vont au plus facile. Comme en plus, ils n’ont pas obligation de résultat, ils trouveront toujours bien une raison pour expliquer la défaite, surtout qu’ils prennent bien la précaution de tout encaisser avant l’audience, avant même de vous avoir présenter les conclusions finales, là où vous pouvez vous apercevoir qu’il n’a pas assuré, et souvent il s’arrange pour vous les soumettre à quelques jours de l’audience, donc impossible de renverser la tendance.
On prétend qu’il est toujours possible de se plaindre au Bâtonnier, mais en fait le Bâtonnier de l’ordre se fait toujours l’avocat de l’avocat et protège son confrère.
Après cette « victoire » qui n’apporte rien sinon de me donner une nouvelle chance de me faire entendre, je suis au bout de ma vie, je dors, je n’ai plus aucune énergie, j’essaie de reprendre vie.
Je ne souhaite à personne de passer par là, et avec une autre victime, nous avons décidé de nous faire entendre auprès des organismes ad hoc, avec ou sans l’aide d’associations pour que les choses bougent.
Comme vous pouvez le constater, malgré les turbulences de ce début de semaine, auxquelles je ne m’attendais pas, je suis toujours en vie, et plus déterminée que jamais !