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Ces jours-ci je suis au calme, pas beaucoup de rendez-vous, comme si le destin voulait que je m’occupe de mon dossier « maudit » qui « progresse » bien.

Tout à l’heure, je lisais un élément essentiel, le rapport de l’inspection du travail qui dénonçait les abus dans mon ex-département : sur 43 personnes, 2 personnes s’estiment victimes de harcèlement moral, d’autres (4) préfèrent ne pas répondre, cela veut dire 6 sur 43. 

Dépassement horaire des 10 heures journaliers, des 50h par semaine, non respect du repos obligatoire de 11 h pour les salariés cadres forfaits jours… La médecine du travail dans son rapport annuel constate que beaucoup de ces salariés sont envoyés en consultations psychiatriques, qu’ils sont touchés émotionnellement.

Et cela, c’est moi qui l’ai provoqué, moi avec mon autre collègue victime un an plus tard de séquestration par la direction, oui, vous l’avez bien lu ! La direction pour vous faire accepter un travail « abusif » vous enferme dans un bureau en vous disant que vous ne pourrez sortir que lorsque vous aurez dit « oui ».

Nous avons perdu notre emploi, mais ces salariés qui « subsistent » bénéficient maintenant d’un contrôle étroit de la part de l’inspection du travail… Non, ce ne sont même pas les syndicats qui l’ont provoqué, les syndicats n’ont rien fait, ils se sont terrés au plus fort de la tempête de peur d’avoir leur brushing chahuté par les échanges ardents. Ils avaient peur de perdre leur propre emploi, cela aurait été dommage.

Alors, je lisais tranquillement ce document, et j’étais fière.

Je me souviens de ce jour où j’ai pu enfin avoir un rendez-vous avec mon responsable hiérarchique qui m’avait fait attendre 3/4h au cas où je renoncerai à l’entretien qu’il n’avait pas envie de m’accorder pour m’expliquer les raisons de cette définition de fonctions incompatible avec les possibilités humaines (on le comprend aussi)… dans ce bureau, où il me parlait de sa voix douce, en me disant que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible (« aie confiance » avec les yeux qui faisaient des cercles concentriques), moi, je me voyais enterrée sous la tombe du soldat inconnu !

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Je n’avais pas lu à fond tout ce rapport, auquel j’ai pu accéder par un changement de la procédure qui permet maintenant à une victime ou un « accusé » d’avoir les pièces du dossier entre ses mains, pour leur permettre vraiment de se défendre… (il était temps, je frémis à la pensée de tous ceux qui n’ont pas eu le droit à cette justice pendant des siècles et des siècles).

Je trouvais en lisant ce rapport, que nous étions des filles bien, que nous nous étions bien battues…  que ces salariés ne savaient pas d’où venait cette surveillance pour les protéger, les défendre, qu’ils ne pouvaient pas nous dire merci. Je me suis sentie comme une bonne étoile au-dessus de leur tête, et j’ai été émue (les hommes eux ont trouvé une autre solution, ils se sont suicidés). Avec un peu de chance, les syndicats se sont attribués les mérites de cette action, ils auraient tort de se gêner, eux qui ont tant traîné les pieds pour se rendre à la convocation de l’inspection du travail.

Alors,  une petite larmichette s’est mis à couler le long de ma joue, en me disant que j’étais une fille bien, que j’ai bien combattu, que je n’ai pas été récompensée jusqu’à présent, mais que c’était bien que des êtres humains combattent pour le respect du droit.

Je me sens souvent incomprise par rapport à cette procédure, mais je trace ma route, je sais que je défends des droits fondamentaux des êtres humains, et miracle parmi les miracles, voilà que mon avocat y croit aussi ! Alleluïa !

J’ai vécu un véritable calvaire, c’est peu de le dire, une torture morale et psychologique que l’on ne peut même pas imaginer par des gens bien cravatés, propres sur eux, dont on ne pourrait se rendre compte à l’oeil nu de toutes leurs « perversions » intérieures.

D’ailleurs il y a quelque jours j’ai publié un statut sur ma page Facebook, une seule personne m’a répondu, décidément, c’est le monde de l’indifférence, ces personnes s’alertent quand votre chat a mal à sa papatte, ou à son noeilnoeil, mais un être humain qui souffre, elles s’en battent les couettes. J’ai été déçue et je leur en veux, du genre à les supprimer de mes contacts. Je sais que je suis à vif, car je me bats, et c’est difficile. Je m’étais inscrite dans un groupe, où il était question de développer sa « bienveillance » au cours de l’année 2016, mais là, je ne peux pas, car il faut que « j’écrabouille » certains… à suivre.

(copie de cet article dans mon bouquin, qui sortira peut être un jour ou l’autre, j’aimerais tant pouvoir raconter tout ce que l’on m’empêche ou m’ a empêché de dire !)